L'actualité des sapeurs-pompiers

Rencontres USP Zone Ouest

Rencontres USP Zone Ouest

Deux temps, l’un n’allant pas sans l’autre.

Un premier temps jeudi 12 mai au soir

Autour d’un documentaire de Nicolas Mingasson : « Le Souffle du Canon » (2019 – production Look at science). https://www.youtube.com/watch?v=qyk6U7YQS64

Ouverture de la soirée par le Colonel Jean MOINE, directeur départemental, le Médecin Colonel Jean-Jacques PERRON, Directeur du SSSM et l’experte Psychologue Marie CADE.

En quelques mots, ce documentaire donne accès à ce que peut traverser des soldats, tous souffrants de stress post-traumatique et dont la situation les amène à questionner la suite, leur avenir. L’action des Unités de Soutien Psychologique des SDIS s’est largement inspirée de la psychiatrie militaire et des pratiques de soutien qui ont pu se développer dans ce milieu. Après le visionnage du documentaire et au travers d’une discussion entre le réalisateur, le Médecin Lieutenant-Colonel Jean-François KATZ (Psychiatre – SDIS22), l’expert Psychologue Damien BOTTE (SDIS22), le Médecin Colonel Yann COTEL (SDIS22) mais également avec la salle, nous avons tenté de mieux cerner les contours des questions qui traversent nos accompagnements.

Qu’est-ce que recouvre la notion de trauma ? En quoi nos sapeurs-pompiers sont-ils confrontés aux mêmes problématiques que ces soldats ? En quoi est-ce différent ? Et finalement, comment penser au plus juste nos modalités d’accompagnement ? Une soirée qui a permis de faire se rencontrer des personnels de SSSM, des instructeurs, des membres de la chaîne de commandement et de la sphère opérationnelle ; tous dans la même idée : prendre en compte et prendre soin des sapeurs-pompiers.

Un deuxième temps vendredi 13 mai

Une journée de rencontre des unités de soutien psychologiques des SSSM de la Zone Ouest regroupant 36 professionnels de santé représentant 9 SDIS de la zone.

Une première rencontre initiée en 2018 au SDIS49 avait permis de poser les jalons de ce travail de réseau. Retardée du fait de la crise sanitaire, le SDIS22 a pu accueillir cette 2ème rencontre zonale, permettant ainsi d’inscrire ce travail de réseau et de poursuivre un travail de réflexion autour des pratiques d’accompagnements psychologiques.

La matinée a débuté par un retour d’expérience d’un dispositif de grande ampleur.

Matthieu PETITCLERC, responsable de l’unité médico-psychologique de la BSPP a ainsi pu nous enseigner ce que son travail de recherche, après le dispositif mis en place suite aux attentats parisiens de 2015, a permis de dégager. Que retirer d’un dispositif exceptionnel pour le travail « du quotidien » ? Quel impact de tels événements pour les sauveteurs ? Quels sont les facteurs de protection qui semblent opérants face aux risques liés à l’opérationnel ? Un travail toujours en cours mais qui nous donne à réfléchir sur cette pratique d’accompagnement, son intérêt et les manières de la faire évoluer pour répondre au plus près des besoins des sapeurs-pompiers.

Une table ronde, réunissant des professionnels du champ de la santé au travail, a permis de mettre en discussion ce qu’une situation de difficulté individuelle pouvait venir questionner du rapport entre un individu et son travail. Catherine YAKOVLEV, psychologue au SDIS49, José NOTE, infirmier de prévention au SDIS29, Benoît KERGUS, Ingénieur Hygiène et Sécurité au SDIS22 et Jean-Jacques PERRON, médecin chef du SSSM du SDIS22 ont ainsi pu croiser leurs réflexions à partir d’une situation clinique particulière. Comment une situation de « souffrance au travail » peut-elle être questionnée pour devenir une question de prévention ? En quoi les services de santé et plus particulièrement les unités de soutien psychologiques ont-elles leur place dans ces questions ?

C’est que cette table ronde a commencé à ouvrir, sans fermer une question qui n’aura de cesse de se prolonger tout au long de nos expériences.

 

L’après-midi a laissé la part belle à deux retours d’expériences.

Tout d’abord, la présentation du dispositif d’accompagnement opérationnel mis en place au sein du SDIS35 représenté par Elise JOUANNE. Cette unité utilise notamment l’EMDR, une technique présentée comme particulièrement appropriée dans la prise en charge des traumas dits simples. Nous avons ainsi pu questionner en quoi cette approche pouvait prendre place dans les différents outils utilisés dans les accompagnements et comment cela pouvait s’articuler avec les autres actions de santé.

Ensuite, un retour d’expérience d’accompagnement d’un CIS suite à une situation particulière, mis en place par Catherine YAKOVLEV et Lucile TROVALLET du SDIS49 et 53, a permis de voir comment une intervention de soutien devait se penser au cas par cas. Le réel nous montre que les procédures d’accompagnement ne peuvent pas forcément s’appliquer de manière générique. Les professionnels doivent toujours composer avec certains éléments, prendre certaines précautions et ne pas forcément être dans la reproduction, de manière à accompagner « au plus juste ».


En résumé, deux journées qui ont permis de mettre au travail des notions qui nous sont importantes :

– le cadre et la manière de le penser pour essayer d’intervenir de manière appropriée

– la demande : pas toujours présente mais sans laquelle nous ne pouvons intervenir

– les différents niveaux d’intervention : auprès des sujets, auprès de l’encadrement, auprès de l’institution

Et surtout, dans quelle mesure nous devons penser ces éléments, de manière à développer des éléments ressources et de prévention, dans le but de préserver la santé en activité.

 


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