Delphine Prié, au service des autres
Le recours au volontariat est essentiel dans le fonctionnement du Sdis. En Côtes d’Armor, on dénombre 2359 pompiers volontaires pour 280 professionnels.
«Il existe deux sortes de centres d’incendie et de secours, ceux où il n’y a que des volontaires et ceux qui sont mixtes. Les professionnels sont répartis dans les agglomérations où les sollicitations opérationnelles sont importantes : Dinan, Lamballe, Le Perray, Saint-Brieuc, Guingamp, Lannion, Perros-Guirec, Paimpol et Loudéac. Pour chacun de ces territoires, l’organisation des centres s’appuie sur les ressources des deux catégories de sapeurs-pompiers. Cette complémentarité entre professionnels et volontaires est une particularité du modèle de sécurité civil français », explique le commandant Sandrine Coutelan, chef du groupement Ressources humaines/Formation au Sdis 22.
« Les mêmes missions que les professionnels »
Les volontaires ont une activité professionnelle à côté de leur engagement et décident de donner de leur temps libre. « Ce ne sont pas des bénévoles. Ils reçoivent une indemnisation pour leur participation au secours. Ils font exactement les mêmes missions que les professionnels. Ce qui varie, c’est la sollicitation opérationnelle », précise Sandrine Coutelan. Il est possible de devenir volontaire à partir de 16 ans, mais le Sdis 22 préfère attendre l’âge de 18 ans pour recruter. Une formation initiale d’un mois répartie sur trois ans est alors proposée aux nouveaux engagés. Et loin de l’image souvent véhiculée du pompier surhomme, pas besoin d’être un grand sportif pour devenir volontaire, les missions étant toujours réalisées en équipe. Il faut simplement avoir un minimum de condition physique, du temps à donner et, surtout, l’envie d’aider les autres.
Les femmes de plus en plus nombreuses
Preuve d’ailleurs que les représentations changent, les femmes sont de plus en plus nombreuses à s’engager. À l’instar de Delphine Prié, 41 ans, pompier volontaire à Hénanbihen. Cette mère de deux enfants, salariée d’une grande surface, a longtemps pensé à s’engager. Les enfants ayant grandi, elle a choisi de sauter le pas et se rend disponible de 20 h à 5 h du matin, en cas de besoin. À l’heure où nous écrivons, elle a participé à sept interventions. « On se sent utile, confie Delphine Prié. J’ai eu une intervention au cours de laquelle je me suis vraiment sentie à ma place. Il s’agissait d’une jeune fille de 16 ans en pleine crise d’angoisse. J’ai été avec elle jusqu’au bout, je ne lui ai pas lâché la main. Elle a retrouvé le sourire avant d’arriver à l’hôpital, elle était beaucoup plus détendue. Redonner le sourire à une personne en détresse, c’est énorme. J’avais l’âge d’être sa mère. Peut-être ne se serait-elle pas confiée à un jeune de 18 ans. Mais chez les sapeurs-pompiers, chacun a sa place et apporte ses compétences personnelles, qu’il soit jeune ou plus âgé ».