Des femmes et des hommes engagés
Le service départemental d’incendie et de secours (Sdis), financé à 59 % par le Département et à 41 % par les intercommunalités et les communes, réalise plus de 36000 interventions chaque année grâce à ses 2359 sapeurs-pompiers volontaires et 280 professionnels, répartis dans 59 centres d’incendie et de secours. Au cœur de ce dispositif, le Centre de traitement de l’alerte (CTA) à Saint-Brieuc, où sont réceptionnés tous les appels au 18 et au 112.
Il est autour de 15 h. Laurent, opérateur du Centre de traitement de l’alerte, réceptionne un appel. Un accident de la circulation vient de se produire à Ploubezre. « Combien de voitures sont impliquées ? », « À quel carrefour ? », « Combien de blessés ? ». Une course contre-la-montre s’engage. Objectif : réunir le plus rapidement possible toutes les informations permettant d’apporter la meilleure réponse opérationnelle. Une fi che d’intervention est alors envoyée au centre d’incendie et de secours le plus proche, à savoir celui de Lannion. Deux ambulances et un véhicule doté de moyens de désincarcération sont aussitôt en route, tandis que sur son écran, l’opérateur du CTA peut suivre en direct la progression des véhicules engagés, grâce à un système de géolocalisation. Une fois les secours sur place, le chef de groupe des pompiers contactera le CTA pour transmettre un état des lieux objectif de la situation et, le cas échéant, demandera des moyens supplémentaires.
170 000 appels par an
Le CTA reçoit ainsi chaque année 170 000 appels, dont 36 000 débouchent sur des interventions des pompiers. Quatre opérateurs sont présents en journée et trois la nuit, sous la supervision d’un chef de salle. « En quelques minutes, nous pouvons avoir à traiter un incendie, un accident de la circulation, ou encore engager des secours pour une personne en situation de détresse aiguë, le tout en coordination avec le Samu, la Gendarmerie et la Police. Nous sommes tenus d’intervenir dans un délai de 20 minutes dès que le téléphone a été décroché, explique le lieutenant-colonel Claude Denoual, chef du groupement Opérations dont dépend le CTA. Une salle de débordement est prévue en cas de surcharge, comme ce fut le cas lors de la tempête de février 2015. Il est aussi possible d’armer le Codis [Centre opération incendie et secours, ndlr] lors d’un événement d’importance, tel un incendie, nécessitant beaucoup de moyens et une coordination ». Si le CTA est un centre névralgique de l’organisation du Sdis, il faut aussi souligner tout le travail de planification réalisé en amont pour faciliter la réponse opérationnelle.
L’importance de la prévision
C’est notamment le rôle du service « Prévision ». « C’est lui qui va par exemple répertorier toutes les bornes incendies ou encore les sites à enjeux, poursuit le lieutenant-colonel Claude Denoual. Il appréhende également le niveau de risque lors des manifestations publiques en intégrant les scénarii possibles, qu’il s’agisse d’un match au Roudourou ou d’une course cycliste ». Autant d’informations précieuses aidant les pompiers en intervention à mieux appréhender le terrain.