L'actualité des sapeurs-pompiers

[8 mars] Et le thème de la Journée des droits des femmes 2021 est …

Chaque année, la journée du 8 mars est un temps propice aux réflexions sur la place des femmes dans la société et à l’égalité homme-femme. L’Organisation des Nations Unies (ONU) propose une thématique à explorer chaque année. Cette année en écho avec la crise sanitaire, elle a choisi « Leadership féminin: pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19 ».

Le questionnement sur le leadership c’est avant tout de lui trouver une sens, pas de traduction littérale mais plus un champ lexical. Au travers trois portraits (Sapeure-Pompier Professionnel (SPP), Sapeure-Pompier Volontaire (SPV) et Personnel Administratif, Technique et Spécialisé PATS)) nous allons explorer différents aspects du « leadership féminin ».

Donner un cap

Dans nos institutions les chaines de commandement sont bien établies, le leadership passe beaucoup par une notion de grade. La place des femmes se fait progressivement chez les professionnels. Maëlle Tasse nous parle de sa vocation.

Depuis l’école primaire, Maëlle veut être sapeure-pompier. Une fois le bac en poche, elle s’engage dans des études plus longues que prévues. En effet à la suite de sa licence en Administration Économique et Sociale à Rennes, elle a la volonté de passer les concours pour passer SPP, mais c’est une période sans concours. Alors elle part à Montpellier pour un Master en « Protection des personnes, des biens et de l’environnement ». S’en suivra plusieurs expériences enrichissantes dans la sécurité et la gestion des risques sur plusieurs sites SEVESO. Sa vocation est toujours présente car dans chacun de ses mouvements universitaires ou professionnels, elle s’engage en tant que SPV:

« bouger c’est vraiment un facteur d’amélioration des connaissances, je vois vraiment ça comme quelque chose de positif ».

Elle passe le concours en 2014, et est intégrée dans la foulée par le SDIS 22. Depuis, elle a passé un an au centre opérationnelle (CODIS) et est affectée depuis 2016 au CIS de Guingamp, où elle a pu se spécialiser. Ce qu’elle aime avant tout dans son métier c’est sa richesse, de par la diversité de ses journées que par ce que cela lui apporte.

« Être professionnelle c’est une mise à jour permanente et une remise en question bénéfique et motivante».

Et il y a aussi ce que lui apporte de former les nouvelles recrues en tant que monitrice secourisme.

Elle aime profondément son métier, et son leadership se définirait un peu comme elle, mêlant « rigueur, discipline et humour ».

Manager une équipe

S’impliquer dans la vie de son territoire, la proximité, l’engagement … des notions clefs qui résonnent chez beaucoup de nos SPV. Des équilibres à trouver entre les différentes facettes de sa vie. Une place à trouver dans son centre. Comme pour Anne Le Gentil, une vision « sociale » pour manager un CIS.

Anne parle avant tout de son métier, un métier passion celui d’assistante sociale qu’elle exerce depuis 2006. Un métier aussi dur avec des situations difficiles à gérer. Mais son équilibre, elle le trouve avec son expérience de SPV. Entrée sur le ton de la boutade, elle pousse la porte du CIS de Pleubian en 2009 avec avant tout une casquette « sociale ». Même si l’aspect n’apparait pas toujours aux collègues, elle le voit, le perçoit à chaque intervention. Aujourd’hui elle peut dire que :

« ma famille c’est aussi la caserne».

Les formations et les compétences de son métier lui sont une aide précieuse dans son engagement de SPV : tant sur le terrain, qu’à la caserne. Pendant un temps seule Sapeure-pompier, elles sont maintenant une dizaine sur la trentaine de SPV. Une réelle réussite pour ce centre dont la dernière action de recrutement à l’été 2020 a amené 9 profils intéressants. Son binôme avec le chef de centre est venu assez naturellement, « lui est plus sur le fond, je m’applique à la forme ». Et c’est cette confiance de son CIS et de son chef de centre qui lui a valu de se positionner l’été dernier en tant qu’adjointe au chef de centre.

Un management tout en douceur, même si elle sait trouver les mots à mettre sur les maux.

Inspirer des projets

S’impliquer pour son équipe, se mettre au service des autres pour « inspirer » ses collaborateurs. Des notions assez nouvelles mais qui traite de l’engagement sous une forme plus diffuse. Ainsi un engagement auprès du SDIS n’empêche pas de s’engager ailleurs, comme le fait Delphine Mandart, PATS et présidente d’association.

Delphine est arrivée au SDIS en 2006 par le biais d’un stage dans le cadre de ses études. Elle le sait déjà:

«  j’ai cet attachement fort pour la collectivité, j’aime être utile».

Passée par plusieurs services au sein du SDIS, elle a su transposer ses compétences, jusqu’à son poste actuel de Cheffe de service Achats Marchés. Une belle évolution en parallèle de son engagement depuis 2011 à la Jeune Chambre Économique (JCE) d’Armor. Application locale de la Jeune Chambre Internationale (qui a un siège à l’ONU), la JCE se veut facilitatrice du changement positif et « incubateur de leaders citoyens », tout en suivant les 17 « Global Goals » fixés par les Nations Unies. Actuellement sur des projets autour de l’intergénérationnelle et de l’écocitoyenneté, la JCE essaime une communauté de personnes travaillant bénévolement sur des projets qui changent notre quotidien et qui essaiment sur tout le territoire. Delphine a su apprendre de cette expérience associative qualitative comme en management et en gestion de projet. Une acculturation qui transparait dans les projets de son service au SDIS, et dans sa manière de les mener.

Présidente de la JCE pour un an, et une des plus jeunes encadrantes du SDIS, ses compétences s’entremêlent au quotidien dans un cercle vertueux.

On peut noter quelques traits communs entre ces trois portraits : un regard bienveillant, une relation de confiance avec leurs équipes et de la transmission. Au final, ces trois femmes nous montrent qu’il y a autant de formes de leadership que de personnes.

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